Analyse et synthèse de la journée de lancement du projet Alcotra-ESCAPE à Bardonecchia
Publié par Galerie Eurêka, le 3 juillet 2024 280
Le projet franco-italien Escape (Evasion Scientifique pour Construire un Avenir Plus Ecologique) financé par un programme européen Interreg-ALCOTRA, dont l'objectif est de sensibiliser le jeune public aux enjeux de la transition écologique en montagne, a été lancé officiellement le 20 mars dernier. Lors de cette journée les acteurs du projet - la Galerie Eurêka et Savoie-Biblio côté français, ainsi que Xké? Il laboratorio della curiosità, le centre de culture scientifique de Turin, la métropole de Turin et la délégation piémontaise de l’UNCEM Piemonte côté italien - ont réuni à Bardonecchia (en Italie) une centaine de collégiens et lycéens français et italiens. Cette rencontre a permis d’avoir un aperçu de leurs connaissances et ressentis autour des thématiques du climat, du changement climatique et de la transition écologique, mais aussi pour recueillir leurs envies et leurs besoins dans le but de créer des outils qui leur correspondent.
En effet, les partenaires du projet ont pour mission de concevoir ensemble des escape room ainsi que des expositions qui, une fois finalisés, circuleront sur le territoire montagnard transfrontalier, pour sensibiliser et informer les jeunes sur le changement climatique en montagne.
En savoir plus sur la journée de lancement du Projet ESCAPE
Cet article vous propose une synthèse des résultats recueillis lors de cette journée.
Les répondants au questionnaire
Publics cibles du projet :
- Jeunes de 11-15 ans côté français
- Jeunes de 11-13 ans côté italien
Au total, 98 jeunes, âgés de 11 à 20 ans, ont répondu au questionnaire.
Les publics cibles représentent 87% des répondants, dont 45% de français, et 55% d’italiens.
Analyse des résultats
- Changement climatique : connaissances et ressentis
Le terme de changement climatique est mieux connu que celui de transition écologique. En effet, 80% des jeunes affirment connaître cette expression, alors que le terme de « transition écologique » leur est moins familier, avec moins de 30 % des répondants qui savent ce que c’est, plus de 30% qui en ont vaguement entendu parler, et 40% qui ne savent pas le définir.
Par ailleurs, 80% des jeunes déclarent avoir déjà observé des conséquences du changement climatique, parmi lesquelles la diminution de l’enneigement, pour 75% d’entre eux. De façon plus minoritaire, ils mettent en avant l’augmentation des températures ou encore le recul des glaciers, des conséquences qu’ils peuvent voir et ressentir directement du fait de leur lieu de vie, en territoire de montagne.
On observe également qu’ils évaluent assez bien les conséquences du changement climatique sur l’enneigement futur, puisque pour plus de 75% d’entre eux, il y aura moins de jours de neige par an d’ici 2050. On remarque aussi une bonne connaissance des impacts du changement climatique sur la biodiversité, qu’ils estiment à plus de 80% comme impactant pour les animaux, et les végétaux.
A l'opposé, ils ont moins conscience de certaines conséquences qui ne sont pas aussi directement visibles ou éprouvées.
Du côté du ressenti, on peut voir que les élèves associent le changement climatique avec des émotions majoritairement négatives, bien que « fierté », « confiance », ou encore « optimisme » ressortent de temps en temps. Il semblerait que le changement climatique leur inspire plutôt de la peur, du stress et de la frustration.
- L’engagement dans la transition écologique
Les jeunes ont ensuite fait part des actions qu'ils menaient dans leur vie de tous les jours en faveur de la transition écologique, mais aussi de celles qu’ils sont prêts à mettre en place.
La première chose à relever, est que seulement 4% d'entre eux estiment ne rien faire pour la transition écologique, donc 96% agissent, et la totalité des répondants se déclarent prêts à agir.
Ensuite on observe qu’ils agissent majoritairement sur leur quotidien, et sur des actions qu’ils peuvent facilement mettre en place (couper l'eau, éteindre les lumières, baisser le chauffage, favoriser les transports en commun...).
- S’informer : sources, fiabilité et sujets
La majorité des répondants ont déclaré leurs proches comme principale source d'information. Puis, un certain nombre de jeunes ont indiqué s'informer plutôt par le biais des nouveaux médias (réseaux sociaux, presse numérique, YouTube), et enfin quelques-uns, moins nombreux, par le biais des médias généralistes historiques comme la presse écrite, la télévision ou encore la radio.
- Escape room : attentes et pratiques
Parmi les jeunes interrogés, 60% déclarent avoir déjà pratiqué au moins 1 escape room, et parmi eux, 95% disent avoir apprécié ce concept, ce qui confirme la pertinence du choix de ce support pour les sensibiliser à la transition écologique.
Au niveau des souhaits, l'étude met en avant que les jeunes attendent d’un escape room, principalement des pièces et des cloisons cachées, des objets à manipuler et des énigmes. Par ailleurs, ils n'attachent pas une grande importance à la place du numérique puisque moins de 15% d'entre eux réclament les jeux et les énigmes sur support tablette.
En ce qui concerne le thème de l'escape game, les élèves ont choisi celui qu'ils préfèrent parmi 3 3 propositions : un cerveau humain, un vaisseau à voyager dans le temps ou un PC de crise. Le vaisseau à voyager dans le temps est arrivé en tête avec 37% des votes suivi de très près par le cerveau humain (36%). Quant au PC de crise, il a recueilli un quart des votes. En ce qui concerne le thème qui leur semble le plus adapté, les résultats sont un peu plus serrés, avec 1/3 des votes pour chacun. Néanmoins, le vaisseau à voyager dans le temps arrive en premier, suivi du PC de crise, puis du cerveau humain.
En résumé...
L'étude conforte les acteurs du projet dans leur choix de conception d'un escape room qui s'avère tout à fait pertinent au regard des attentes autour de ce concept exprimées par les jeunes, qui préconisent la présence d'énigmes et de pièces et cloisons cachées et l'importance de la collaboration ou encore de la manipulation d’objets.
Les univers de prédilection semblent être le vaisseau à voyager dans le temps et le cerveau humain, même si le PC de crise paraît aussi convenir.
Le questionnaire a fait ressortir un bon bagage de connaissances sur le sujet par les jeunes, bien que le terme « transition écologique » ne soit pas toujours clair pour eux. De même, s’ils ont conscience d’un certain nombre de conséquences que peut avoir le changement climatique, ils connaissent moins celles qui sont peu visibles. Nous avons aussi pu percevoir qu’ils étaient plutôt actifs pour la transition écologique, plutôt volontaires pour agir, et force de propositions. Néanmoins, un certain nombre de freins semblent les empêcher de passer à l’action. Parmi ces limites, celle de l’accès à l’information serait un levier intéressant puisque leur source principale pour s'informer reste leurs proches, et qu’ils évaluent les informations qu’ils trouvent comme peu fiables, leur permettant peu de comprendre et d’agir.
Synthèse en image des résultats
Article rédigé à partir du rapport réalisé par Margaux Siché, qui a effectué un stage de Master 2 en médiation scientifique à la Galerie Eurêka de janvier à juillet 2024.