"Bestioles de l'été : connaissez-vous ces petites bêtes qui nous piquent ?" Retour sur Entre midi & science (9/04/2019)
Publié par Claire Tantin, le 7 juin 2019 120k
Vous êtes curieux des sciences ? Désireux de comprendre les sujets de société et leurs enjeux ? Une fois par mois, à la Galerie Eurêka, venez rencontrer des spécialistes, poser vos questions et débattre avec eux autour d’un café lors des rendez-vous « Entre midi et science ».
Si vous n’avez pas assisté au dernier rendez-vous du mardi 9 avril, « Bestioles de l'été : connaissez-vous ces petites bêtes qui nous piquent ? », ce résumé vous en donnera un aperçu !
En présence de :
Jacques Bordon et Christian Dedeken, naturalistes
Pour commencer le café-débat, Jacques Bordon revient sur la structure générale du vivant. Les êtres vivants peuvent être classés en trois domaines : les eubactéries, les archées et les eucaryotes. Les deux premiers domaines sont constitués par des êtres unicellulaires sans noyau. Les eucaryotes, quant à eux, sont des êtres vivants formés par une ou des cellules avec un noyau. Les arthropodes, comme les insectes et les arachnides, font partie des eucaryotes. Les insectes représentent les ¾ des êtres vivants connus dans le monde : on y trouve des hyménoptères (guêpes, abeilles), des diptères (les moustiques, les mouches) et encore bien d’autres… Cette conférence s’intéresse à toutes les petites bêtes qui peuvent nous piquer et qui nous dérangent !
Les suceurs de sang :
- Les moustiques : Le moustique tigre véhicule la dengue et le chikungunya. L’anophèle, pour sa part, est un vecteur du paludisme. Les moustiques présentent des pièces buccales avec un organe perforant très fin qui pénètre dans les tissus. Il permet au moustique de s’alimenter en suçant le sang de sa proie. Ce repas de sang est très énergétique et permet la maturation des œufs jusqu’à la ponte. C’est pourquoi ce sont les femelles qui piquent !
- Simulies et autres moucherons : les simulies sont des larves aquatiques qui vivent dans les torrents. La piqûre de ces petites bêtes nous gratte beaucoup. Ils sont souvent présents en très grandes communautés.
- Les taons : La piqûre démange mais cela passe assez vite !
- Les puces : plusieurs espèces différentes existent : les puces de l’homme, du chat, du chien.
- Les poux sont aussi de plusieurs espèces : les poux du corps, les poux de tête.
Toutes ces petites bêtes sont très gênantes mais nous pouvons nous en débarrasser assez facilement.
- Les acariens : font partie des arachnides suceurs de sang.
- L’aoutat donne des démangeaisons désagréables sans conséquences.
- Les tiques : ce sont les femelles qui sucent le sang avec leur pièce buccale très vulnérante qui est difficile à enlever. Elles transmettent des maladies comme la maladie de Lyme par la transmission du genre Borrelia, une bactérie spiralée. Les tiques sont inféodées aux mammifères mais peuvent occasionnellement attaquer l’Homme. Les premiers signes de la maladie de Lyme : une zone colorée sur la peau qui change de couleur mais cela n’est pas toujours obligatoire. Si il y a présence de symptômes, il faut un traitement antibiotique sinon la maladie se développe et touche le système nerveux, le système articulaire, le système cutané. 10 % des tiques sont infectées par ce bacille.
Les insectes piqueurs :
- Guêpes et frelons : Les frelons sont non agressifs pour l’Homme mais leur dard est très bien armé pour piquer. La piqure est douloureuse et il peut se produire une réaction allergique, parfois fatale pour les personnes sensibles.
- Abeilles et bourdons : Ils sont aussi très bien armés, leur appareil génital est transformé en dard barbelé qui reste accroché à la proie. L’abeille, après avoir piqué, part en laissant le dard ainsi qu’une partie de son appareil digestif dans sa proie. Quand elle se sent en danger, elle se « sacrifie » pour ses congénères car elle va mourir suite à sa piqûre.
Les bêtes qui mordent :
- Les araignées ne piquent pas, elles mordent avec leurs chélicères. Beaucoup sont inoffensives comme l’argiope fasciée, l’épeire, l’araignée crabe. Quelques araignées sont dangereuses : la Lycose de Narbonne qui vit dans le sud de la France, la Ségestrie florentine, la veuve noire. Elles donnent de la fièvre, mais c’est une morsure rare. Il n’y a pas de risques dans nos régions.
- La majorité des fourmis mordent, elles n’ont pas d’aiguillon mais des mandibules et projettent de l’acide formique. Quelques espèces piquent car elles possèdent un aiguillon.
Les bêtes urticantes :
- Les chenilles processionnaires du pin : les soies qu’elles portent à la surface peuvent provoquer dermites et conjonctivites. Il est donc conseillé d’éliminer les nids en les brûlant. En lien avec le réchauffement climatique, le nombre de ces chenilles est en nette augmentation
- La puce du canard : c’est un ver trématode. L’homme peut être infecté par ce parasite qui provoque une réaction cutanée avec des démangeaisons. On trouve ces petites bêtes notamment dans le lac du Bourget et celui d’Annecy.
- Le scléroderme : est un parasite des vrillettes du bois. Il peut piquer l’homme et provoquer des rougeurs de la peau jusqu’à de la fièvre en cas de piqûres répétées
Questions/Réponses :
- Et les punaises de lit ?
Elles avaient quasiment disparu mais avec les nombreux mouvements de population actuels, elles reviennent. Ces petites bêtes se réfugient dans les moindres replis et sont suceuses de sang (hématophages).
- Quels parasites/prédateurs pour les chenilles processionnaires ?
Les mésanges sont les prédateurs de la chenille, il est donc conseillé de créer des nichoirs et d’y installer des mésanges : cela permet une lutte biologique.
- Quels prédateurs pour les frelons asiatiques ?
Les poules seraient friandes du frelon et pourraient donc aider à lutter contre celui-ci.
- Pour éviter la présence de moustiques ?
IL faut éliminer tous les petits points d’eau stagnante. La présence d’une mare à proximité de chez soi, si elle est bien équilibrée, n’entraîne pas de prolifération de moustiques. En présence de réservoirs d’eau, il faut bien les couvrir pour éviter l’arrivée des moustiques.