"Objets connectés : notre quotidien s'en trouve-t-il amélioré ?" Retour sur Entre midi & science (13/11/2018)
Publié par Audrey Popineau, le 20 novembre 2018 1.5k
Vous êtes curieux des sciences ? Désireux de comprendre les sujets de société et leurs enjeux ? Une fois par mois, à la Galerie Eurêka, venez rencontrer des spécialistes, poser vos questions et débattre avec eux autour d’un café lors des rendez-vous « Entre midi & science».
Si vous n’avez pas assisté au dernier rendez-vous du mardi 13 novembre, « Objets connectés : notre quotidien en est-il amélioré ? », ce résumé vous en donnera un aperçu !
En présence d’Olivier Salas-Barrachin, directeur des Systèmes d’Information mutualisée Grand Chambéry et Guillaume Bouvier, chef de projets, nous avons évoqué les domaines d’application des objets connectés, leurs avantages, leurs évolutions, mais aussi leurs limites et la vigilance à avoir sur leur détournement possible.
- Qu’est-ce qu’un objet connecté ?
Un objet connecté est un équipement qui n’a pas vocation initiale à être connecté mais qui, avec un dispositif radio, permet d’interagir avec un réseau informatique. Il possède notamment comme caractéristiques : un ou plusieurs capteurs, une connectivité à Internet, un processeur, une efficacité énergétique, un coût optimisé.
- Des objets divers et une utilisation en hausse
Les objets connectés peuvent présenter différentes formes : ils vont de la brosse à dents à la voiture ! Ce sont des objets qui peuvent communiquer entre eux et produire des données. La tendance est à la hausse : si en 2016 on compte 6 millions d’objets connectés, avec une moyenne d'un objet par personne, l’effectif prévisionnel pour 2020 est de 20 milliards, avec une moyenne de trois objets par personne.
- De nombreux domaines d’application
Les domaines d’application sont variés. Les grands secteurs d’utilisation sont l’automobile, le médical, l’électronique grand public et les équipements (bâtiments, parkings, routes).
- Le secteur automobile
Les voitures vont devenir de plus en plus connectées. De 23 millions en 2018, leur nombre pourrait passer à 152 millions en 2020 selon les prévisions. Au fur et à mesure de cette évolution, l’automobile va communiquer davantage avec son environnement extérieur (météo, route, infrastructures, etc.). Plus qu’une voiture, elle est dorénavant perçue comme un objet connecté mobile, ce qui pourrait bouleverser par ailleurs l’économie automobile.
- Le secteur médical
Selon les prévisions, le marché mondial des soins de santé connectés devrait être multiplié par cinq entre 2015 et 2020. Les applications sont nombreuses et touchent notamment le renforcement de la sécurité pour les personnes dépendantes, et le diagnostic en temps réel des patients (atteints de diabète par exemple).
- Le secteur électronique grand public
Les assistants intelligents intègrent de très nombreux équipements numériques et appareils partenaires : frigo, machine à laver, enceintes intelligentes, etc.
- Le secteur des équipements
Dans le champ des équipements connectés peuvent être identifiés : les routes, les bâtiments (contrôle de la température, de l’hygrométrie, etc.), ou encore les parkings (comptabilisation du nombre de places vides restantes dans un parking par exemple).
- Et à Chambéry ?
Un test a été mené autour de compteurs d’eau connectés et de radio relèves. Cette expérience est aujourd’hui en cours d’évaluation.
- Mode de fonctionnement des dispositifs connectés
Toutes ces applications demandent un réseau basse fréquence constitué de stations radio, les objets connectés en question, et des logiciels associés.
- Quels risques potentiels avec les objets connectés ?
Si les objets connectés offrent de nombreuses applications intéressantes, des problématiques existent également. En particulier, dans les cas extrêmes ils peuvent faire l’objet d’un détournement malveillant ou d’un piratage pouvant occasionner des risques, parfois très importants. Aujourd'hui, une vigilance toute particulière est portée pour veiller à apporter une sécurité optimale.
Divers risques liés au piratage sont ainsi identifiés, parmi lesquels des cas d’espionnage via des objets connectés permettant une possible interception de conversations ou un accès à des données clients par exemple ; le piratage d’un système informatique à travers une ampoule connectée ; la prise de contrôle d’une voiture à distance (cas qui s’est produit aux Etats-Unis en 2015) ; le piratage d’objets de domotique (cuisinière, lave-vaisselle, industrie, etc.) avec les risques associés, le détournement d’appareils à usage médical (pacemaker, pompe à insuline, etc.) visant à nuire à des personnes ou personnalités à distance ; etc.
Au vu de ce type de piratage possible, des scénarios sont redoutés tels que : des cyberattaques sur système de contrôle d’accès ; le piratage de serrures connectées ; le suivi des habitudes de patients ; la déstabilisation d’une ville « intelligente » (panne, accidents de la circulation via un piratage des feux, panne dans les hôpitaux, etc.) ; la contamination d'eau potable via la cyberattaque d’une station ; etc.
Conclusion
Utilisés à bon escient les objets connectés offrent des applications intéressantes dans plusieurs grands secteurs, et sont encore amenés à évoluer. Sans pour autant se priver des services qu'ils peuvent rendre, il s’agit cependant d’être conscient de leurs limites et de chercher à minimiser les risques potentiels liés à des détournements d’usage.