PROJET VITIVALO : un projet de recherche fédérateur en réponse à une problématique du territoire !

Publié par Projet VITIVALO, le 29 juin 2018   1.5k

Depuis la fin du mois de décembre 2017, un arrêté préfectoral interdit le brûlage à l’air libre des déchets agricoles dont ceux des activités viticoles afin de réduire les sources d’émission de particules fines sur le territoire savoyard (territoire soumis en hiver à de nombreux épisodes de pollution aux particules fines). Or, dans les vignobles des Pays de Savoie situés en coteaux et donc difficiles d’accès, les bois de coupe annuelle sont traditionnellement brûlés sur place au fur et à mesure de la taille en période hivernale. La Savoie dispose également d’une forte activité de pépinières viticoles (70% des pieds de vigne français y sont produits) éliminant également leurs déchets bois par brûlage.

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 Le projet VITIVALO a donc été lancé par l’Université Savoie Mont Blanc au printemps 2017, afin de développer de nouvelles filières de valorisation des déchets viticoles , durables et dans un contexte d’économie circulaire, en impliquant de nombreux partenaires professionnels, institutionnels, publics, universitaires et associatifs, sur le territoire.

Deux principaux axes de recherche complémentaires sont développés dans le projet VITIVALO : (1) limiter l’impact environnemental de la filière viticole sur la qualité de l’air et (2) développer de nouvelles filières locales valorisant les déchets viticoles via leur valorisation chimique, thermique, sous forme de matériaux, etc.

QUELS DÉCHETS SONT CONCERNÉS ?

Le projet VITIVALO concerne tous les déchets de type bois, issus de la viticulture et des pépinières viticoles. Une récente étude réalisée dans le cadre du projet a permis de recenser les quantités disponibles sur les territoires savoyards, mais également d’inventorier toutes les pratiques des professionnels. Aujourd’hui, cette production de déchets de type bois est estimée à presque 30000 m3 par an.

 

LES AXES DE RECHERCHE

+AXE 1: Limiter l'impact environnemental de la filière viticole sur la qualité de l'air

Lors du brûlage à l’air libre de déchets bois, les quantités de particules fines et de polluants toxiques émis vont dépendre de plusieurs facteurs : du type de déchets (sarments, souches, cépages), de l’humidité des déchets, des conditions météorologiques pendant la pratique et des techniques employées pour réaliser le brûlage. Ces aspects restent très peu connus dans la littérature scientifique. Il existe donc un véritable manque de données de facteurs d’émissions et d’inventaire des pratiques sur les territoires des Pays de Savoie. En s’appuyant sur les méthodes d’échantillonnage déjà utilisées au LCME et en partenariat avec des professionnels viticoles et Atmo Auvergne Rhône-Alpes, des mesures sur le terrain seront réalisées pour identifier et quantifier les particules fines et les principaux composés toxiques et dangereux émis lors du brûlage à l’air libre des déchets viticoles en fonction de plusieurs paramètres.

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AXE 2 : Développer de nouvelles filières d'exploitation et de valorisation des déchets viticoles 

 L’innovation du projet repose sur la mise en place de cascades de valorisations, dont la valorisation chimique en sera l’étape initiale. En effet, les déchets viticoles constituent une source importante et renouvelable de molécules à haute valeur ajoutée, tels que de puissants antioxydants et probablement de forts médiateurs d’effets biologiques (anti-inflammatoires, traitement potentiel de la maladie d’Alzheimer, etc.) qui intéressent aujourd’hui l’industrie chimique. L’extraction de ces molécules dans les déchets viticoles a pour objectif de valoriser et de créer un potentiel d’exploitation économique de ces déchets pour des entreprises locales. Les molécules d’intérêt pour le domaine de la cosmétique seront ciblées en priorité, mais d’autres molécules pourront être identifiées pendant les phases d’extraction et d’analyses. Technologiquement, ces procédés d’extraction seront innovants et reposeront sur des méthodes de chimie verte, plus éco-compatibles. Les divers scénarii de valorisation prendront en compte l’impact environnemental des procédés mis en place et seront évalués grâce à des Analyses de Cycle de Vie (ACV) et comparés au brûlage à l’air libre, à la valorisation sous forme de matière et/ou à l’incinération en chaudière.

COMMENT FONCTIONNE LE PROJET ?

Le projet VITIVALO est piloté par l’Université Savoie Mont Blanc, en particulier par deux enseignants-chercheurs du Laboratoire de Chimie Moléculaire et Environnement de l’UFR Sciences et Montagne : Christine PIOT et Grégory CHATEL. Leur rôle concerne la coordination du projet (lien entre les partenaires, animations de groupes de travail, communication interne et externe, expertise, etc.) et la recherche de financements pour mettre en place les études nécessaires pour atteindre les objectifs. Ils sont également experts scientifiques dans les domaines de la qualité de l’air(mesures et caractérisations chimiques) et de la valorisation chimique des déchets(production de molécules à haute valeur ajoutée via des procédés environnementalement acceptables).
Le projet est ensuite organisé en quatre groupes de travail dans lesquels chacun des partenaires peut contribuer, du stade de l’idée jusqu’à la mise en place d’actions concrètes ou financées :

  • Groupe AIR
  • Groupe GISEMENT
  • Groupe VALO
  • Groupe COMM

COMMENT LE PROJET EST-IL FINANCÉ ?

Comme tout projet de recherche, le projet VITIVALO a besoin de fonds pour pouvoir atteindre les objectifs fixés. Des soutiens financiers ont rapidement été obtenus grâce à au dynamisme du consortium mis en place :

  • Thèse de doctorat cofinancée par l’ADEME et le Conseil Savoie Mont Blanc, sur la valorisation chimique des déchets viticoles (100000 €, novembre 2017- Novembre 2020) ;
  • Projet étudiant sur l’inventaire des déchets et des pratiques sur le territoire financé par les partenaires locaux (Communauté de Communes Cœur de Savoie, syndicat des Vins de Savoie, Syndicat des Pépiniéristes Viticoles de Savoie, le GDA Cœur de Savoie et la Chambre d’Agriculture Savoie Mont Blanc ; 4800 €, Septembre 2017- Juin 2018) ;
  • AAP Montagne, interne à l’Université Savoie Mont Blanc sur la qualité de l’air(9000 €, Janvier 2018-Décembre 2018) ;
  • Fondation USMB pour des équipements de laboratoire (60000 € en 2018, renouvelable en 2019) ;
    – Crédit Agricole des Savoie pour la communication (3000 € pour 2018-2020).

D’autres demandes de fonds sont en cours.

Depuis le 6 juin 2018, citoyens et entreprises peuvent également financer la Recherche dans le cadre du projet VITIVALO via la plateforme de dons de la Fondation Université Savoie Mont Blanc. Ces dons sont déductibles fiscalement.

LES PARTENAIRES DU PROJET

L’originalité du projet VITIVALO repose sur le fait que l’Université Savoie Mont Blanc soit le porteur de projet, permettant ainsi de mettre autour de la table tous les acteurs concernés via une coordination et une approche « neutre » et « scientifique » de l’Université.

Après plusieurs échanges, de nombreux partenaires ont participé à une première réunion de réflexion le 6 juin 2017.

Exactement un an après, le 6 juin 2018, le projet VITIVALO organisait son événement de lancement officiel, à la Présidence de l’Université Savoie Mont Blanc, à Chambéry.

Partenaires de recherche

Professionnels viticoles

  • Syndicat régional des Vins de Savoie
  • Syndicat des pépiniéristes viticoles de la Savoie

De nombreux viticulteurs et pépiniéristes viticoles participent également aux expérimentations, à titre individuelle, dans le cadre du projet VITIVALO.

Territoires

Services de l’État, Territoriaux, de l’Environnement, de l’Agriculture et l’Industrie

Associations

  • Association Savoyarde pour le Développement des Energies Renouvelables (ASDER)
  • Association de l’Agriculture Biologique en Auvergne-Rhône-Alpes (ADABio, Antenne Savoie)
  • Association Santé Environnement en Combes de Savoie

Entreprises

CONTACT :

Site Internet : www.vitivalo.univ-smb.fr 

E-mail : vitivalo@univ-smb.fr