"Transition énergétique : le défi du XXIe siècle ?" Retour sur Entre midi & science (03/04/18)
Publié par Eloïse Bourjade, le 6 avril 2018 1.9k
La Galerie Eurêka ouvre régulièrement ses portes sur le temps de la pause méridienne. A chacun de ces rendez-vous « entre midi et science », un café-débat est proposé. Vous êtes curieux des sciences ? Désireux de débattre autour de sujets de société ? Alors ce temps est fait pour vous ! Et le café vous est offert !
Cependant si vous avez loupé le rendez-vous de ce mardi 03 avril, portant sur « Transition énergétique : le défi du XXIe siècle ? », vous pouvez toujours vous rattraper.
En présence de Joseph DI-FRANCESCO, ingénieur responsable des études décisionnelles à RTE (Réseau de Transport d'Electricité), nous avons donc abordé ce thème à travers plusieurs axes :
La transition énergétique : état des lieux
Actuellement en France, près de 3/4 de la production d'énergie est issue du nucléaire. Afin de limiter les impacts pour l'environnement et l'épuisement des ressources fossiles, l'objectif est de réduire cette production au profit des énergies renouvelables. Actuellement, ces dernières représentent environ 18% de la production en France, dont plus de la moitié provenant de l'énergie hydraulique, mais aussi dans une moindre mesure de l'énergie solaire et éolienne. D'autres moyens de production, plus prévisibles, sont aussi en prototype, utilisant par exemple l'énergie houlomotrice, provenant des vagues.
L'intégration des énergies renouvelables sur le réseau
Actuellement, il est impossible de stocker l'électricité en grande quantité. Un équilibre constant entre production et consommation est donc essentiel. Pourtant, des énergies renouvelables telles que le solaire ou l'éolien dépendent fortement de la météo. Leur production ne peut donc pas être continue, contrairement à l'énergie nucléaire. Afin de sécuriser l'approvisionnement en électricité, le réseau doit donc s'adapter à une surproduction ou sous-production temporaire. Il est donc nécessaire de toujours garder la possibilité de produire de l'électricité de façon indépendante des aléas de la météo. C'est en partie pour cette raison que la transition énergétique avance lentement, car une part de nucléaire est toujours nécessaire si on ne veut pas avoir recours au charbon, bien plus polluant.
Le réseau de transport d'électricité : un élément clef
Relier les lieux de production aux lieux de consommation n'est pas la seule utilité du réseau de transport d'électricité. En effet, il est difficile de gérer la production d'énergie : le réseau s'occupe donc de la répartir le mieux possible, grâce à un important maillage. En cas de baisse de la production, de hausse de la consommation ou de black-out, la France peut par exemple s'approvisionner dans les pays voisins. Au contraire en cas de surproduction, l'électricité est envoyée dans d'autres zones, permettant le moins de perte d'énergie possible. La production liée aux énergies renouvelables est donc mieux répartie en Europe. Ce réseau international limite aussi l'impact des pics de consommation : la France importe par exemple de l'électricité à 19h, pour en exporter vers 21h en Espagne, lors du pic de consommation de ce pays.
Ce premier temps a été suivi par des questions, parmi lesquelles :
- Les gestes écocitoyens ont-ils un réel impact sur la consommation d'électricité ?
Oui, les gestes écocitoyens ont un réel impact sur la consommation d'électricité. S'il est moins important pour un particulier que pour une usine ou une entreprise, la généralisation de cette pratique est tout de même bénéfique pour l'environnement. Permettant de diminuer la consommation électrique individuelle, l'évolution de la technologie est aussi un élément déterminant. Actuellement, après une hausse importante de la consommation d'électricité dans les années 2000 et une certaine stabilité durant les années 2010, on estime que la consommation générale d'électricité va probablement baisser durant les prochaines décennies.
- A quoi servent les lignes connectées ?
Le transport de l'électricité est soumis à des règles de sécurité. Ainsi, plus une ligne est basse, moins elle peut transporter d'énergie. Cependant cette hauteur dépend de nombreux facteurs : vent, température... Par le passé, ce calcul était théorique, et entraînait parfois une marge très importante. Grace à l'étude en temps réel des conditions sur la ligne à l'aide de capteurs, on peut à présent optimiser l'utilisation des lignes. On les appelle alors des lignes connectées.
Pour aller plus loin :
- Accueillir les énergies renouvelables sur le réseau (RTE & Vous)
- Transition(s) électrique(s) : ce que l'Europe et les marchés n'ont pas su vous dire, Jean-Pierre Hansen et Jacques Percebois (Disponible à la médiathèque de Chambéry)
- Exposition et programmation "Pour que le courant passe" à la Galerie Eurêka
Le prochain rendez-vous 2017-2018 :
- Permaculture : quelle terre pour demain ? (15/05/18)